Tristesse
Pieter Bruegel, La tour de Babel, 1563
Affleure en graines ma tristesse
Gaine de noir le rouge fuit
Les mots lourds, la toile épaisse
Le corps dense sans musique
Le fil plonge dans la fosse
Apnée a bout de souffle
La gueuse file trop loin
dans ma mémoire
Noir et bleu sombre
Où sont mes abysses
Mes ombres syncopales
Pâles émotions
Je cherche l’essence
d’un moteur cérébral
Je coupe l’arrivée d’eau
Vidange lacrymale
Le poids s’impose et envahit
ma chair interne
Maudite souillure
D’une vie sans suite
J’arrache la tumeur
Je tue et meurs encore
Encore encore encore
J’en ai marre il est tard
Je crie hurle et vomit
la glue la poix en bas
de mes tours tout autour
Tout en bas de ma nuit
Je me penche
Je pleure épais
Gouttes de cambouis
Sur mes grèves
Quand arrive la fin ?
Je n’en sais rien
Apocalypse infinie
De mon cercle perdu