Gynécée
Bavardages menaces de punitions
le cours d’Histoire défile et lasse
les mots bullent en apesanteur
immobiles dans le songe s’estompent
Regard farouche de chat
rires de sa bouche coquillage
enfantillages et troubles innocents
le temps peut s’arrêter là
Elle me donne son amitié
la fierté me bouleverse, me renverse
sa liberté joyeuse coule en source
avide je m’y abreuve, m’y enivre
Je m’enchaîne à son regard
à ses lèvres qui murmurent
à son « nous » partagé
à sa voix qui chantonne
Ses pieds nus
ses jambes graciles
ses pas menus
pirouettent virevoltent tourbillonnent
Dans un décor de loge
ses gestes légers
sur mon visage
déposent le maquillage
Désert de moi
dessert de ses mots sucrés
de nos moments volés
mes maux s’envolent
Le silence d’une après midi
et ce qu’elle m’offre
la fin du gouffre et de la cécité
sur ma féminité
En quelques heures suspendues
Hélène de Troie dans ce présent plus que parfait
m’a introduit à mon insu
dans le secret du gynécée